Confessions d'un automate mangeur d'opium, F. Colin et M. Gaborit

Rappelez-vous Paris... 1899 ! La tour Eiffel se dresse au milieu du Champ-de-Mars, ses entrecroises d'aciers s'élevant tel un doigt inquisiteur pointé vers le ciel, un monument à la gloire de l'industrie moderne... Les fiacres et les usines gigantesques, la transition d'un monde aux traditions millénaires à l'emballement technologique... Et vous souvenez-vous des milliers d'aéroscaphes, ces étranges machines volantes qui bourdonnaient dans le ciel ? De tous ces automates cuivrés, toujours prêts à rendre service, et des images du téléchromo ?
Non? Alors vous allez découvrir un Paris du XIXème siècle comme vous ne l'avez jamais imaginé : une ville noyée dans le brouillard des moteurs à vapeur, un lieu sous l'emprise des grandes puissances de l'industrie et de la politique où la comédienne Margaret Saunders tente de percer le mystère qui entoure la mort de sa meilleure amie. Mais rien n'est simple quand on doit enquêter sur la fin tragique d'une jeune femme tombée du ciel et qui s'est écrasée sur le parvis de l'Opéra Garnier... Même avec l'aide de son demi-frère Théo, médecin dans un asile d'aliénés, Margo se heurte à un écheveau de mystères impossibles à démêler... Un savant fou, un poète fiévreux et une substance miraculeuse nommée l'éther, tels sont les ingrédients d'une sulfureuse potion que Margaret doit boire jusqu'à la lie... ou jusqu'à la folie...


La lecture

Voici une petite lecture divertissante et plutôt passionnante !
J'avais pourtant lu quelques critiques majoritairement négatives et j'appréhendais un peu de me lancer à l'assaut des pages de ce roman. Les reproches faites tournaient surtout autour de l'action, ou plutôt du manque d'action, et d'une certaine lenteur dans le récit. 
Je dois dire que je n'ai pas vraiment ressenti cela à la lecture. Je ne me suis pas lassée de l'histoire et je trouve que le rythme est tout à fait correct et m'a gardée captivée.
L'ambiance est bien décrite et on s'imagine sans peine ce Paris retro-futuriste.
Ce qui m'a dérangée, tout de même, c'est le personnage de Margaret (Margo). Malgré l'originalité d'avoir une figure féminine lesbienne, sa personnalité m'a vraiment agacée. Je l'ai trouvé superficielle, capricieuse, vaniteuse,...Bref, elle est actrice, elle est belle et elle le sait ! Et personnellement, ce genre de personnes me laisse de marbre même dans la réalité.
J'ai aussi été un peu frustrée de ne pas avoir plus de "matière" concernant le personnage de Owen Harteley, le fameux automate mangeur d'opium. J'aurais aimé plus de scènes avec lui ou plus de passages de son point de vue, car je trouvais ce personnage torturé fascinant. Mais cela aurait été à l'encontre de la structure du roman qui alterne les chapitres entre le point de vue de Margo et celui de son demi-frère Théo. A ce niveau, je trouve le roman bien construit car on ne se contente pas de revivre les mêmes événements à travers les yeux des deux protagonistes. Il y a une continuité bien gérée entre les chapitres.
Bref, un sympathique petit roman d'enquête et d'aventure à la sauce steampunk française.

L'extrait
Du fond de l'âme. Une confession du fond de l'âme afin de libérer ces démons qui rongent mon crâne. Les vomir, les arracher à mon coeur. (...) Qui suis-je, à présent, pour me comparer à ceux qui furent mes semblables ? Un sang noir ruisselle entre mes doigts, des voix impies murmurent dans mon crâne...Seigneur, que suis-je devenu ? Je ne guette pas votre miséricorde, ni même votre pitié. A présent, je puis siéger au côté du Diable et devenir son confesseur. Mais pour l'heure, je n'ai pas encore longé les rives du Styx. 

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