Le secret d'Alix - Isabelle Chavy

 1245. C'est la fin de la croisade des Albigeois, après plus de quarante ans de guerre. Le comté de Toulouse est sur le point de tomber dans l'escarcelle du roi de France, lorsque, contre toute attente, l'inquisition reçoit une ultime dénonciation. Du haut de sa forteresse, le redouté seigneur Geoffroy d'Arrigues accuse d'hérésie Albin de Fourques. Or l'homme se cacherait, protégé par Alix de Beaumont, la propre soeur de Geoffroy. Afin de mener son enquête, frère Thomas, le juge inquisiteur, doit se plonger dans le passé de cette famille, quarante ans en arrière, réveillant vieilles douleurs et secrets enfouis...


La lecture

Une expérience de lecture un peu mitigée pour ce roman historique. En fait, comme pour Miniaturiste, je me suis laissée attirer par la quatrième de couverture pour, au final, être emportée dans une histoire qui ne correspondait pas aux attentes que je m'étais construites.
Le récit est en effet trop féminin et mélodramatique pour moi. Les personnages y vivent une accumulation et une répétition de malheurs. Dès qu'un événement heureux arrive, il se trouve immédiatement occulté par un drame. Au début, j'étais impliquée dans l'histoire, même dans la romance, et puis j'en ai eu assez des personnages, notamment de Alix et son obsession pour Albin. Comble de malchance pour moi cette-fois, le personnage qui m'intriguait le plus disparait finalement pendant toute une partie du roman. On a ainsi pas mal d'ellipses sur certains faits alors qu'on s'attarde sur d'autres qui me paraissaient moins pertinents. J'avais simplement nourri de mauvais espoirs dans ce roman. A un moment, un fantôme fait sont apparition au début du récit. J'étais tout enthousiasmée de me retrouver peut-être embarquée dans un roman historique surnaturel. Mais, plus de trace ou d'allusion au spectre par la suite. Lecture en demi-teinte donc. Je le conseille si on aime les drames et les histoires de famille, ainsi que les beaux portraits de femmes. L'écriture est très agréable, à la fois belle et fluide. Grâce à elle, on se sent vraiment immergé dans l'époque et les décors.


L'extrait

L'Alix d'autrefois était morte avec Albin. Cette Alix-là n'avait pas pu survivre. Et c'était tout aussi bien. Elle arpenta ensuite la forteresse jusque dans ses moindres recoins, suivant les traces de son ancienne vie, tous ces petits lieux secrets où elle aimait se réfugier, témoins d'une époque insouciante. (...) Depuis les remparts, elle embrassa du regard la citadelle qui s'étirait sur son éperon rocheux pareil à un dragon assoupi, tandis qu'un brouillard épais l'engloutissait lentement, la dérobant peu à peu à ses yeux. Il était temps de faire ses adieux, pour toujours. Dire au vent qu'elle partait et qu'elle ne reviendrait plus jamais. Qu'il finirait par l'oublier comme tous ceux qui avaient foulé ce sol avant elle, car le vent n'avait que faire de la folie des hommes; il était libre et éternel. Et lorsqu'ils seraient tous réduits à l'état de poussière, lui seul continuerait de souffler sur Arrigues. S'il ne devait y avoir qu'un seul maitre à Arrigues, ce serait lui, définitivement.

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