Les sept vies du marquis de Sade, Jacques Ravenne

Quel homme se cache vraiment derrière cet auteur à la réputation sulfureuse ? Qui connaît les multiples visages de Donatien Alphonse François de Sade ? Libertin à scandale sous Louis XV, prisonnier rebelle sous Louis XVI,
politique redouté sous la Révolution, écrivain à succès sous le Directoire, puis réputé fou sous l'Empire, et si le «divin marquis» était avant tout un grand amoureux ? Une passion qui déterminera ses choix et le poursuivra jusque dans sa septième vie...


La lecture

Voici une biographie romancée qui se dévore comme un roman d'aventure. On se demande dans quel pétrin le divin marquis va se retrouver, de par ses actions ou par les intrigues tissées autour de lui.
L'écriture est fluide, belle et fait prendre vie sans effort aux personnages du passé, à commencer par Sade lui-même. Fascinant, agaçant, touchant, le sulfureux marquis ne laisse pas indifférent et on s'y attache facilement, même si l'on peut a priori ne pas être intéressé par ses écrits.
Je dirai que ce roman constitue une bonne approche pour découvrir la vie incroyable de cet homme qui aura connu quatre régimes politiques et passé environ 28 ans de son existence enfermé (en prison ou en institution).


L'extrait
- Et vos beaux-parents ? Ils vont être arrêtés, condamnés, exécutés ?

Le marquis ne répond pas. Il ouvre le tiroir du bureau et sort un registre frappé d'un bonnet rouge.

- Je sais ce que vous écrivez : Girouard, votre imprimeur, m'en a parlé. Des pages et des pages où vous célébrez la toute-puissance du vice sur la vertu, de la violence sur la paix, du meurtre sur la vie. Vous êtes un assassin, Donatien ?

Sans un mot, Sade remonte les pages du dossier. Constance s'approche. Octobre, Septembre...ce sont des procès-verbaux des réunions de la section des Piques. Août...

- Lisez.

Sensible se penche.

- "En date du 15 Thermidor An 1, les ci-devant Claude René de Montreuil, (...) et sa femme Marie-Madeleine de Montreuil (...), sont placés sous surveillance, mais ne sont pas transférés devant le Tribunal révolutionnaire..."

La voix embuée de larmes, Constance continue :

- "...sur ordre du citoyen Sade, président de la section des Piques." Mon Dieu, mais vous les avez déjà sauvés !

Donatien ferme le dossier et murmure :

- Je suis un libertin, pas un assassin.

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