La compagnie des menteurs, Karen Maitland

1348. La peste s'abat sur l'Angleterre. Rites païens, sacrifices rituels et religieux : tous les moyens sont bons pour tenter de conjurer le sort. Dans le pays en proie à la panique et à l'anarchie, un petit groupe de neuf personnes réunies par le plus grand des hasards essaie de gagner le nord, afin d'échapper à la contagion. Bientôt, l'un d'eux est retrouvé pendu...Alors que la mort rôde, les survivants vont devoir résoudre l'énigme de ce décès avant qu'il ne soit trop tard...


La lecture

J'ai lu ce livre par de pluvieuses soirées d'automne. Effet immersif garanti !
Cette histoire m'a fait penser à l'ambiance d'un célèbre roman d'Agatha Christie, transposé à lépoque médiévale. Une compagnie de 9 personnages. Combien seront-ils encore à la fin ?
Je ne suis généralement pas attirée par les histoires où il y a autant de personnages. J'ai besoin de m'attacher aux protagonistes et pour cela il faut qu'ils soient bien développés. Quand ils sont démultipliés, on prend souvent le risque que certains finissent par faire tapisserie ou bouche-trou. Mais ici, chacun a son histoire et son secret, inavouable forcément, qui le rendent singulier et lui font prendre corps et âme au fil du récit.
On pourrait aussi considérer ce livre comme un road-movie médiéval. Cela pourrait faire anticiper une certaine linéarité et répétivité, mais on ne s'ennuie jamais au cours de l'histoire qui est jalonnée de scènes de suspens. L'ambiance est sombre, lugubre, inquiétante et mystérieuse à la fois. Et le groupe finit par constituer le seul repère rassurant dans ces paysages désolés.
A moins que le danger ne viennent aussi de l'intérieur...
Je dois avouer que la fin m'a glacé le sang.
Je me suis procurée les autres romans de l'auteure, mais je n'ai pas encore osé m'y aventuer de peur de ne pas retrouver cette ambiance si particulière qui m'a totalement conquise lors de cette première lecture.

L'extrait

Mais les plus effrayants, ce sont les moulins qui ne sont pas silencieux, ceux dont les ailes tournent de façon incontrôlable et dont les meules font vibrer le sol. Les moulins fantômes, où les pierres ne cessent de moudre sans produire une once de farine. Où les ailes et les aubes tournent jusqu'à se fendre car il n'y a plus personne pour les arrêter. On voit des moutons morts gisant dans les champs et des chiens qui se décomposent dans les fossés. Et alors on se hâte de tourner les talons et d'emprunter la prochaine route, pourvu qu'elle nous éloigne du village, car on sait que celui-ci a succombé à un fléau pire que la faim.

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