Le chevalier sans nom - Graal T.1, Christian de Montella

Il est le fils d'un roi mort de chagrin. Il grandit au Lac, domaine de la fée Viviane, qui l'élève en parfait chevalier et ne l'appelle jamais que Lenfant. Un jour, selon la prédiction de Merlin, il part en quête du Graal et apprend son nom. Il franchit des épreuves, vainc des ennemis, des monstres et des maléfices. Mais il trouve sur sa route une ennemie plus redoutable que les autres, Morgane. Et un maléfice auquel il ne sait résister : l'amour.

La lecture

Grande amoureuse des récits de chevalerie et des légendes de la Table ronde, j'ai été très agréablement surprise par cette version destinée en principe à la jeunesse.

L'écriture est en effet magnifique et vraiment pas simplifiée pour autant.
Les personnages, tout en gardant leur côté archétypal propre aux légendes originelles, sont rendus plus humains et attachants. J'ai beaucoup aimé le personnage de Gauvain, très charismatique et drôle.
J'aurais envie de voir une nouvelle adaptation cinématographique de la légende arthurienne basée sur ces romans, tant ils m'évoquent des scènes magnifiques (comme Merlin qui hurle et pleure de désespoir au milieu de la neige à la fin du tome 2 où on assiste à la mort d'Arthur).
La série consiste en 4 romans que l'on peut additionner d'une série de 3 tomes sur l'histoire du point de vue de Merlin (Graal noir). Je viens de terminer le tome 2 consacré à Perceval et au retour de Lancelot; j'ai commencé à présent le troisième où nous découvrons Galahad.
Si vous adorez vous plonger dans les légendes arthuriennes, je vous recommande vivement cette lecture, à la fois moderne et respectueuse de l'atmosphère des récits chevaleresques.

L'extrait 

Guenièvre dégravit les marches et vint auprès de Lancelot. Elle sentait ses mains trembler du désir de toucher le visage du jeune homme. Tout ce mystère, ces réponses à demi-mot ressemblaient, elle en était sûre maintenant, à un aveu qui n'ose s'exprimer. Encore un mot, un seul mot de lui, et le malentendu serait dissipé.
- Peut-être, chevalier, avez-vous oublié l'essentiel ?
- L'essentiel, Madame ?
- Oui. Lui avez-vous jamais dit que vous l'aimiez ?
Lancelot releva la tête. Il ressentait comme une brûlure la proximité de Guenièvre. Il n'eut pas le courage de la regarder, de risquer la douleur de ces yeux distants, glacés, avec lesquels elle l'avait accueilli tout à l'heure. Il eut tort. Il n'y avait plus ni froideur ni distance dans ces yeux.
Il se rappela son rêve, au château de Pellès, l'enchantement du philtre et le bonheur factice qu'il avait connu dans les bras de la fausse Guenièvre.
- Oui, Madame. Une nuit, je le lui ai dit...
La reine ferma les paupières. Elle aussi, à ces mots, revit l'image de la chambre et du lit où Lancelot prenait la jeune fille dans ses bras et l'embrassait. Jamais elle n'aurait cru que la jalousie pût faire si mal. Elle s'écarta de Lancelot.
- Alors, chevalier, vous allez connaitre la douleur d'être trompé, trahi,dédaigné.
- Que puis-je faire, Madame ?
- Rien, dit-elle à voix basse. Souffrez.

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